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27 janvier 2021

LE PLAY BOY

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Le genre de type qui m'insupporte.

Comme on trouve hélas partout, l'espèce n'est malheureusement pas en voie de disparition.

Celui ci était grand, costaud, bronzé.

 

Style Magnum, le héros de série éponyme. Même moustache, mêmes chemises, même sourire enjôleur avec les filles, même roulage de mécaniques. Qui se croit irrésistible. Persuadé que d'un claquement de doigts, il les met toutes dans son lit.

 

Gros bras et grande gueule, il choisissait toujours des blouses trop étroites pour exposer sa musculature. Peut être, mais je n'ai pas vérifié, un gros appareil génital bien enveloppé dans un jean très moulant. Et peu de neurones et de petite taille. J'ai pu le constater. A l'exception de son neurone phallique peut être. Sans omettre un système pileux foisonnant. Qu'il exposait aux regards féminins.

 

L'image même de la suffisance ridicule, de la stupidité crasse, de la virilité de pacotille des play boys de bal de campagne, des séducteur de bal du quatorze juillet, des don Juan des caniveaux, des Casanova des latrines.

 

Grand séducteur et donc, pas conséquent, grand baiseur. Il s'en vantait sans crainte de passer pour un bouffon, lorsque nous n'étions qu'entre mecs, par les hasards du planning. Histoire de bien nous faire comprendre que le mâle dominant, c'était lui et qu'il avait toutes les priorités pour couvrir les femelles.

Et fin dragueur en plus. Style dragueur/frimeur de camping qui mate ses voisines sans vergogne. Il était parfois lourd. Quand arrivait une jeune et jolie étudiante, il ne se retenait plus, en proie à un tsunami de testostérone. Il en devenait excessivement... frôleur. Franchement harceleur. Certaines s'en plaignirent. Ce qui aurait pu lui causer quelques problèmes si un encadrement supérieur complice et qui s'en servait d'espion, n'avait pas systématiquement étouffer l'affaire. Sa défense était celle de tous les harceleurs. Ce n'était pas de sa faute, elles l'avaient allumé !

 

Grand séducteur, grand baiseur, et, évidemment, amant exceptionnel d'endurance et de technique. Le meilleur d'entre nous.

 

Je me souviens.

Dimanche après midi, rien à faire, la plupart des malades en week end dans leur famille. Il en avait profité pour me donner une leçon quant à l'art de baiser avec tous les détails utiles et indispensables. Toujours généreux avec ses petits camarades.

Tu comprends mec, tu dois la faire jouir trois fois. Une fois avec les doigts, une fois avec la langue et une fois en la pénétrant. Et à la troisième fois, tu dois la faire hurler. E là tu te sens vraiment un homme. Et t'as réussi ton coup.

Non, je n'invente rien, je n'exagère pas. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Et j'en ris encore.

Le tout avec un sérieux inébranlable si je puis dire.

Grotesque.

Mais je l'avais écouté religieusement. Il en savait tellement plus que moi, il en avait tant à m'apprendre !

 

J'étais de nuit à l'époque. Et souvent les nuits sont longues et invitent aux bavardages et aux confidences. J'étais avec une collègue qui était aussi une amie. Elle avait commis la bêtise, je reprends son terme, de lui céder deux ou trois fois. A l'entendre, et elle n'était vraiment du genre à raconter n'importe quoi, ce n'était vraiment pas un amant exceptionnel. De son propre aveu, elle avait connu mieux ! J'entends encore ses éclats de rire tonitruant quand je lui ai raconté les... « leçons » qu'il m'avait données.

 

Il draguait beaucoup, c'est juste.

Quant à baiser beaucoup...

Dans sa tête et dans ses mains surtout.

Un peu mytho le chaud lapin.

J'en veux pour preuve l'anecdote suivante.

Il m'avait confié qu'il avait couché avec une certaine infirmière. Et qu'elle était un super coup. Toujours délicat. Infirmière avec laquelle j'eus une longue histoire. Ce qui entraina bien des confidences sur l'oreiller. Quand on a parlé de l'oiseau, je lui ai franchement posé la question. Il m'a dit que vous aviez couché ensemble, c'est vrai ?

Réponse immédiate, jaillissante et sans appel.

Ça va pas ? Avec lui ? Dans sa tête mais sûrement pas dans la mienne mon petit chéri !

Elle n'avait aucune raison de me raconter n'importe quoi et je n'avais aucune raison de ne pas la croire. Nous en savions assez sur le passé de l'autre pour tricher. Et nous en avons bien ri. C'était même devenu une plaisanterie entre nous.

 

Il avait une maîtresse, j'allais dire, officielle. Parce que dans le secteur, nous le savions tous. Une espèce de créature à l'hyperplasie mammaire, à l'allure et à la voix d'un adjudant de cavalerie. Qu'il couvrait d'un regard enamouré tout à fait comique. Ce macho insupportable aimait les femmes castratrices. Ce n'est pas incompatible. Ils formaient un vrai couple. Sadomasochiste.

Je ne suis toujours pas certain qu'il lui fût particulièrement attaché, qu'il y tînt beaucoup. Mais comme il y avait quelques couples adultères dans le service, il lui fallait une copine. Pour faire comme les autres. Question d'image de marque...

 

Une maîtresse officielle et une épouse légitime dont il est jaloux, d'une jalousie maladive. Je l'ai rencontrée un jour. Elle était charmante et je n'avais aucune raison d'être désagréable avec elle. Nous avons discuté un bon moment. Il nous surveillait, blême, les lèvres serrées avec une tête qui lui descendait au nombril. Visiblement, il avait peur que je lui vole sa femme. Il n'y avait pourtant aucun risque. Elle était loin d'être laide mais ce n'était vraiment pas mon genre.

 

Pour compléter le portait de ce triste sire, il m'en voulait. Il m'en voulait parce que, et malgré tous ses efforts pour les susciter, je ne lui ai jamais fait la moindre confidence. J'ai toujours préservé ma vie sentimentale et sexuelle avec un soin jaloux. Je refusais le combat de testostérone. L'esprit de compétition génitale ne m'a jamais habité. Il n'a donc jamais pu vérifié qui de lui et de moi était le dominant. Voilà qui a dû être source de bien des angoisses chez lui !

 

Pauvre type insignifiant.

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