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12 mars 2021

APRES MIDI D'AUTOMNE

DSC_0019

Sans chercher où aller, je marchais.

Je marchais dans une météorologie favorable au rêve, propice à la mélancolie, à la délectation morose.

Et de réflexion...

… egocentrée.

 

C'était, c'était un après midi d'automne. Un bel après midi d'automne. Les quais de l'île saint Louis étaient très doux dans une lumière d'indicible solitude bienheureuse. Calme étrange. Silence inhabituel. Ce n'était pas un temps de paix mais une époque de chaos de juste après guerre.

Le vide dans l'absence à tout et surtout à moi-même. Toute vérité détruite. Un monde nouveau, celui de l'illusion, du mensonge, de la mythomanie.

Sans aucune réalité.

 

Tout ce qui a été adoré a été brûlé et rien de ce qui a été brûlé ne sera adoré.

 

Tout cela ne fut qu'une ridicule tragi-comédie qu'elle aurait voulue histoire d'amour.

Une histoire d'amour !

Cela n'a aucune importance. Qu'importe la dramaturge. Assez piètre du reste. Ce n'était pas la pièce qui comptait. C'était moi, l'acteur et le metteur en scène.

 

Que fut-elle ?

Une petite princesse bêtement sentimentale, jusqu'à la tyrannie, qui avait la plus absurde des prétentions, la plus stupide des exigences : que je l'aime et et qu'elle m'aime.

Sacrifiant son esprit pour se masquer avec le mien, dans un élan d'amour mystique mais vulgaire et anthropophage. Soumise à tous mes désirs, à toutes mes fantaisies. Une esclave oui, mais l'esclave finit toujours par dominer son maître.

 

  • Je te connais mieux que tu ne le crois. Je sais tout de tes blessures et mon amour t'en guérira.

 

De quel droit, pauvre fille, m'aimait-elle et avait-elle décidé de me guérir ?

Ce n'était qu'illusion de sa part. Mais il y avait peut être une faille dans ma cuirasse. Il devenait urgent de fuir.

Avant qu'elle pénètre par effraction dans un territoire interdit et me perce à jour.

Je commençais à la haïr.

Elle me dégoûtait dans sa guimauve miraculeuse. En lui retirant, entre le soir et le matin, tout ce que, pour lui plaire, pour la conquérir, je lui avait donné sans compter, je précipitais la chute de la déesse, je la renvoyais à sa condition de simple mortelle.

 

  • Tu m'as raconté n'importe quoi. Menteur ! Tu m'as trompée. Je vois clair dans ton jeu, espèce de pervers qui ne sait que détruire. Je t'aime moi, tu comprends ça, je t'aime. Non, tu ne comprends pas. Tu es incapable de comprendre. Il faudrait que tu puisses aimer pour le comprendre.

 

  • ,Je ne t'aime pas moi. Je ne t'ai jamais aimée. Et en plus tu me dégoûtes maintenant. Physiquement, tu me dégoûtes. Tu ne t'es donc pas rendu compte que je te baisais de moins en moins, que tu ne faisais plus bander ? Je n'en peux plus de ta vulgarité dans la baise et de tes grognements de porc moribond quand tu jouis. Tu n'as vraiment aucune élégance. Tu te crois maligne mais tu es une conne. Conne d'y avoir cru, à toutes ces conneries. Pauvre idiote, l'amour ça n'existe que dans la littérature. Et dans ta tête. Je n'y suis pour rien si tu y as cru. Tu es vraiment une toute petite chose. Tu n'es pas à ma taille. Laisse tomber.

 

  • Mais moi, je me suis attachée à toi. Je ne veux pas vivre sans toi. J'avais des projets pour nous. Tu fous ma vie en l'air et ça te fait rire. Ne te retiens pas. Je vois bien que tu ris. Ça te fais jouir de me faire pleurer. Moi, j'avais besoin que tu m'aimes, que tu me rassures. Que toi et moi ce soit pour toujours. Un grand amour. Tu m'y as fait croire salaud. Tu es un beau parleur Charles, mais tu es le plus grand des menteurs. Je le dirai à tout le monde. Tu me le paieras, fais-moi confiance, tu vas y laisser des plumes. Allez, je rentre chez moi. Reste dans ton existence de merde et crève.

 

Un si grand amour ne pouvait faire naitre en moi que l'idée, certes cruelle mais inévitable, sans remord et sans honte, de la détruire. Comme les autres qui avaient eu le culot de me dire je t'aime. Je détestais que l'on m’aime.

 

Je la laissais partir en claquant la porte. Sans un geste pour la retenir. Juste un grand sourire. De foutage de gueule. Qu'elle ne pouvait pas ne pas voir. La dernière vision de moi que je lui offrais.

 

Un ultime souvenir.

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