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26 janvier 2021

LE BIJOU

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C'était l'un de ces jours insupportables où tout agonisait interminablement d'infernal été. Un jour où tout mouvement devenait mortel en déclenchant une suée diluvienne. Où le sous vêtement le plus ténu se transmutait en armure de plomb en fusion.

 

Il n'y avait que devant lui qu'elle exposait une nudité qu'elle dissimulait toujours soigneusement. Sans y prêter attention.

Tout comme lui aussi ne dévoilait son corps qu'à elle.

Mais ni chez l'une ni chez l'autre cela ne provoquait nulle pulsion libidinale. C'était sans risque.

Donc sans importance.

Juste un moment d’intimité intense.

 

Entre ses jambes ouvertes, elle ouvrait toujours les jambes quand elle s'allongeait, il lui semblait qu'elle en respirait plus librement, il restait étrangement muet.

Lui qui monologuait sans cesse à perte de vue.

Il parlait, elle écoutait.

Elle admirait.

Il la perdait souvent dans ses labyrinthes logorrhéiques. Mais elle n'avait pas peur qu'il la perde. Au contraire. Elle trouvait ça délicieux. Ça lui donnait des frissons dans le ventre. Et de la chair de poule.

C'était si beau.

Elle n'y comprenait rien mais il lui disait que la beauté ne se comprend pas.

Et comme c'était lui elle le croyait.

 

Tu regardes quoi, tu pense à quoi, là sans rien dire ?

Ce n'est pas ton genre de ne rien dire.

 

Je regarde ta chatte.

Je pense à Baudelaire et à Beethoven.

 

Explique-moi et fais lui un poème.

 

Je ne regarde pas ta chatte, je la contemple.

C'est le seul animal pour lequel j'éprouve de la tendresse.

La chatte d'un poète.

Tous les poètes aiment les chats.

 

Tu sais, c'est la première chatte de toute ma vie.

Avant je ne voulais pas,

ça me faisait peur.

Ta chatte ne m'effraie pas.

Elle me fascine.

 

Ce n'est pas un sexe ordinaire, ce n'est pas un sexe.

Elle ne fait pas de toi une femme banale, elle ne fait pas de toi une femme.

Toi, vive comme un œil d'oiseau blessé.

 

C'est ta chatte.

A ton image.

Noire comme tous les charbons du démons.

La très chère était nue et n'avait sur elle qu'un bijou unique.

Un bijou magnifique et divin.

Si dieu existait, son paradis ne serait pas au ciel mais en bas de ton ventre, entre tes cuisses.

Dieu s'il existait serait ta chatte.

Sur laquelle le soleil fait couler ses rayons.

 

Quand je colle mon oreille contre elle, tout contre elle, dans le silence,

c'est la mer mise en musique

par Beethoven dans sa Pastorale

que j'entends

avec les paroles de Baudelaire.

 

 

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