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12 juin 2017

MARTIN WINCKLER / LE CHOEUR DES FEMMES

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Le livre commence très fort.

Une interne, brillantissime, la meilleure, constamment major de sa promo, ne manquant pas d'avoir la grosse tête, se destinant à la chirurgie réparatrice des organes sexuels, ce n'est pas banal, n'aimant rien de plus que de tenir un scalpel, se voit contrainte d'effectuer un stage de six mois dans un service de gynéco de seconde zone, à écouter les jérémiades et les plaintes de femmes qui veulent une contraception quelconque, ont des problèmes de règles et autres problèmes vraiment sans intérêt pour ce futur chirurgien de haut vol, le tout sous l'autorité du Dr Karma, à la réputation détestable. Mais les réputations à l'hôpital se font et se défont avec une déconcertante facilité, c'est bien connu. Dire qu'elle fait la tête est un doux euphémisme ! Elle va devoir faire un boulot indigne de sa valeur ! Quand je vous dis qu'en parfait médecin, elle a la grosse tête et se croit au dessus de tout et de tous...

Ceux qui connaissent le milieu hospitalier et ses coulisses vont hurler de rire. Les autres vont prendre peur. L'auteur, médecin, connaît lui aussi bien l'hôpital public et ses misères, le milieu médical et tous les coups tordus entre « chers » confrères. Sa description est donc parfaitement réaliste. Il sait de quoi il parle.

Ajoutez à cela des histoires de famille totalement tordues, son mec qui fiche le camp (il a ses raisons, elle est parfois vraiment trop chiante le Dr Artwood), la blessure secrète de Karma qui l'a empêché de devenir ce brillant chirurgien qu'il rêvait d'être, des histoires de femmes empreintes d'humanisme sans illusion sur la nature humaine, une malformation génitale pour le moins inattendue, vous avez là un cocktail explosif qui se lit d'un trait, qui vous fait rire, qui vous rassure comme il peut vous faire peur qui vous émeut presque jusqu'aux larmes.

C'est aussi un hymne à tous ces médecins qui se battent, contre tous les grands mandarins, phallocrates, conservateurs, obtus, obscurantistes, méprisants, accrochés à leur pourvoir et leur toute puissance, qui préfèrent laisser mourir les gens plutôt que de remettre en cause leur divinité médicale. Effrayant mais l'auteur n'invente rien.

Et elle va en apprendre le Dr Atwood, infiniment plus qu'elle ne pouvait imaginer.

Presque six cents pages qui vous prennent et qui ne vous lâchent pas jusqu'au point final qui est plutôt un point de multiples interrogations.

 

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