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24 mai 2020

ERRANCE

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Errance.

 

Le cœur mis en tachycardie et la bouche en cale sèche.

 

A la recherche de l'extraordinaire, de l'impossible, mille, cent mille fois imaginés, mis en scène, répété comme une scène de théâtre, dans des séances d'onanisme prolongé.

 

Au bout des doigts rien d'impossible.

 

C'est souvent l'angoisse, la plupart du temps, qui le précipite la tête en avant, prêt à tout et à n'importe quoi, mais sans intention réelle de passer à l'acte.

Même si la tentation est violente.

 

Chercher, ne pas y croire, le redouter, le voir venir ou croire que ça arrive, que c'est là, à portée de mains et foutre le camp. La peur, la honte sont trop fortes. Plus fortes que ce désir comme un étau qui écrase le ventre entre ses mâchoires d'acier si froid qu'il en est brûlant.

Détecter qui aussi cherche et esquiver son regard parce que rien n'est sûr dans ces moments là et surtout pas la bandaison.

Poursuivre et abandonner quand la proie se laisse approcher, jette un coup d'oeil bref en arrière avec comme un air d'invitation à la valse. Trop possible d'un seul coup. Alors il se dérobe pour revenir plus tard, le temps d'une clope.

En se maudissant d'avoir rater l'occasion de ne pas avoir ni les épaules ni les couilles nécessaires. Une fois encore, une fois de plus une fois de trop. Mais bien déterminé à saisir par les cheveux la prochaine chance qui se présentera.

Promesse de gascon faite à soi-même.

 

Et quelques fois, l'inconnue, approchée malgré tout.

Pourquoi elle et pas une autre ? Il s'en fout. Le fait du hasard. La conscience mise en veilleuse il fonce comme il se jetterait du haut d'une tour ou d'un pont. N'être plus qu'un objet. Voilà à quoi il aspire. Un objet.

 

L'intense et urgent besoin de se dissoudre dans une éjaculation. Parce qu'est plus fort que tout l'intense besoin non pas de jouir, mais d'éjaculer cette putain d'angoisse avec son sperme dans des mains ou une bouche ou une chatte de rencontre, avec lesquelles pas un mot ni un baiser ne seront échangés.

 

Ne plus avoir plus à respirer, ne plus faire mais se laisser faire.

 

N'être plus rien du tout.

Une forme d'effacement de soi, voire de reniement.

Jusqu'à accepter le pire et refuser le meilleur.

 

Suicidaire peut être.

Tout en sachant que personne n'en mourra.

 

Souvent, rien, pas de rencontre. Alors il tourne, il tourne, il tourne jusqu'au bout de la nuit, jusqu'au bout de l'angoisse, jusqu'à ce que l'ivresse de la fatigue ait usé la folie du moment.

 

Il s'excite tout seul en se projetant les images de ce qui aurait pu se passer mais qui ne s'est pas passé, qui ne se passera probablement plus.

 

Il y a une jubilation dans cette drague qui n'en est pas une, qui n'aboutit pas, mais dans laquelle il peut jouer à allumer l'autre pendant quelques tours de piste et puis, quand il la sent chaud bouillant, s'esquiver, disparaître.

 

Il reste tout de même quelques regrets de ne pas l'avoir éteint.

 

Et puis, retour chez soi.

Avec le dégoût profond de soi.

De n'être pas aller jusqu'au bout.

 

Et l'urgence de la masturbation ou du sommeil profond.

En fonction de ce qui s'est passé ou non.

 

De toutes façons une douche.

Pour tenter de regarder, comme dit Baudelaire, son corps et son cœur sans dégoût.

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