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2 mai 2020

LE VIEIL AMANT

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Si à vingt ans, je pensais que quarante ans plus tard tout cela serait définitivement terminé pour moi, que de toutes façons je n'aurais plus l'âge pour ça,

ce que j'étais con.

Ce que j'étais con, comme on est con à vingt ans parce qu'on y est certain tout savoir et que tout est déjà fini.

 

Mon point de vue, tu vois, n'est plus le même.

 

Je sais bien qu'on ne peut pas vivre de l'air du temps, d'amour et d'eau fraiche.

Que l'amour est éternel d'une éternité qui dure l'espace d'une clope, d'une nuit, d'une semaine ou d'un mois de vacances. Ou plus.

Qu'on ignore tout de ce temps qui nous est imparti et qu'il ne nous sert à rien de prévoir au delà de la nuit, que demain est un autre jour à propos duquel il serait vain et nuisible de se bâtir des châteaux en Espagne.

Que l'amour guérisseur de nos blessures anciennes n'est qu'un charlatant qui ne nous escroquera plus.

 

On s'est quand même pas mal brûler les ailes en croyant que l'on était plus forts qu'Icare. Prétention de la jeunesse à vouloir maîtriser même le soleil. C'était, à cette époque, inévitable. Nécessaire sans doute.

Si nos rêves ne volent plus si haut c'est juste pour une simple question de lucidité sur ce que l'on appelle les choses de la vie.

Cette vie qui, quand même, ne nous aura pas fait de cadeau et se refuse à nous lâcher.

 

Avec le temps on a perdu bien des illusions et on a appris à prendre la couleur du jour comme il est, comme il fait. On a nos jours de pluie et nos jours de soleil, nos jours de gel et nos jours de canicule. Nous avons même encore des jours d'orage.

 

Je suis ce que je suis, tu es ce que tu es, c'est très bien ainsi et nous n'avons pas envie de maquiller l'autre au seul gré de nos fantasmes. Nous avons été trop longtemps trop souvent à quatre dans un lit. Moi rêvé et moi réel, l'autre réel et l'autre imaginé. Toi et moi, de nos lits, nous avons chassé ces étranges étrangers qui n'existaient et nous n'y sommes plus que nous deux maintenant.

 

Parce qu'on se fout d'où il vient et vers où il va, on prend le sens du vent tout simplement. Et tant pis si on ne sait plus où va.

Se perdre ne nous fait pas peur.

C'est peut être ce qui nous reste de mieux, l'absence de peur.

Comme une porte ouverte sur tous nos possibles.

 

Je ne sais plus qu'une chose.

A la date d’aujourd’hui et à cette heure précise,

tes seins me sont toujours glorieux, à leur ombre je me fous du rire de ma tête de mort et mon désir de toi n'est pas éteint.

Et, sans promesse, je t'aime.

 

Je t'aime, tu comprends ?

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