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19 avril 2020

LIGNE DE FUITE

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Il est parti, il a fui, il s’est enfui.

 

Pourquoi ?

 

Elle reste sur place. Seule sur scène bien avant la fin présumée de leur pièce écrite à quatre mains.

Sur le quai, dans un vide absolu.

Et dans le goût de fruit trop vert de l'inabouti.

 

Pourquoi ?

Alors qu'il s'étaient toujours tout donné du meilleur et jamais rien du pire.

Incompréhension.

 

Il a disparu dans son silence obstiné épais comme un brouillard la nuit. Pas un mot, pas une larme, pas un cri de colère, un soupir de douleur, un souffle de regret. Sans se retourner. Il ne voulait pas se retourner. Ne pas prendre le risque de la revoir. Et de revenir sur ses pas. Toutes ces années, leurs années, n'avaient duré que le temps de craquer une allumette. Cette allumette qui les avait embrasés. Un incendie total. Dès le premier après midi dans une chambre d'hôtel. Un jour de printemps trop précoce.

 

Il a pris un bateau, un train, un avion en partance pour nulle part dans l'exil. Pourvu que ce soit loin, très loin. Sur une route sans retour possible.

 

Emportant des souvenirs.

Ses seins sur sa bouche, ses jambes autour de ses hanches, le goût de ses coulures de sexe, ce sexe qu'elle lui ouvrait des deux mains. Dans lequel elle lui hurlait d'y entrer tout entier. Comme elle aurait invité un prince à dormir dans sa chambre.

Son patchouli qu'il portait encore sur ses lèvres.

 

Il a tourné le dos pour lui cacher ses yeux hallucinés d'elle, son regard carbonisé par ce soleil entre ses cuisses.

 

Pour elle, il aurait jeté le monde par dessus la ligne d'horizon si elle lui avait demandé.

Mais elle ne lui a pas demandé.

 

Il l'a fuie.

Comme on se suicide par noyade.

 

L'amour parfois est mortellement violent.

 

 

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