IRENE NEMIROVSKI/LE VIN DE LA SOLITUDE

De Kiev à Paris en passant par Saint Petersbourg et la Finlande, au milieu du cataclysme de la révolution bolchevique et de la première guerre mondiale.

Entre un père maladroitement aimant, absent, lâche, obsédé par l'argent, joueur invétéré, une mère grande bourgeoise, hautaine, froide, méprisante, aigrie, incapable de la moindre affection pour cette enfant qui l'empêche de vivre, les amants de la mère et une gouvernante française qui lui apporte un peu de tendresse et de chaleur humaine, Hélène Karol.

Le parcours initiatique et douloureux d'une enfant sauvage, solitaire, repliée sur elle même, précocement mûrie, qui tente de fuir dans ses rêves un huis clos familial oppressant, parfois insoutenable.

Au fil des pages, des années, elle construit méthodiquement, presque obsessionnellement, sa vengeance sur sa mère, animée par la volonté inébranlable de la détruire et de se libérer de tous les carcans.

Une analyse au scalpel, glaciale, des carences affectives et de leurs séquelles. Du destin déchiré de la victime d'une famille hautement pathogène.

Le propos est dur, sans concession, sans pitié, cruel.

Un roman magnifique en très grande partie autobiographique.

Une belle écriture qui donne envie d'en lire encore plus d'Irène Némirovski, certainement l'un des plus grands écrivains francophones du XX° siècle.

Détruite en 1942 par la barbarie nazie.