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23 novembre 2018

BOUALEM SANSAL/LE TRAIN D'ERLINGEN OU LA MÉTAMORPHOSE DE DIEU

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Bien sûr c'est très différent. Mais dès les premières pages, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Camus et à La peste. Au fond, ces deux livres et leurs auteurs sont liés par une parenté littéraire.

Boualem Sansal est né et vit en Algérie. Il semble bien être en délicatesse avec le gouvernement et les religieux de son pays. Normal, c'est un esprit libre. Et le gouvernement de son pays, les religieux, comme les religieux de tous les pays, n'aiment pas les esprits libres. Il fait grincer des dents tous les tenants du politiquement correct prêcheurs du pas d'amalgame.

De quoi s'agit-il ?

Le train d'Erlingen. Erlingen, petite ville d'Allemagne bien tranquille isolée par la neige et assiégée par de mystérieux envahisseurs. Un train que tout le monde attend pour fuir et qui ne viendra probablement jamais.

De la peste moderne. Et Boualem Sansal décrit clairement la mainmise de l'islam islamiste (mainmise du fait religieux dont nous avons oublié qu'il a fallu des siècles de lutte pour s'en débarrasser dans nos sociétés) sur les consciences. Non pas dans les pays lointains. Il sévit mais dans nos démocraties fatiguées incapables de se défendre du totalitarisme des fous de dieu. Incapables de réfléchir. De la lâcheté des gouvernants, de l'ataraxie des peuples. De cette société du spectacle où sont passés en boucle à la télévision les images des attentats qui nous ont ensanglantés et les discours lénifiants des bien pensants, des experts de la chose qui ne savent ou ne veulent rien savoir.

L'auteur nous pose deux questions. Jusqu'où irons-nous, en nous reniant, dans la soumission à une foi sectaire, intolérante et violente jusqu'au meurtre ? Pourquoi nous refusons-nous à nommer clairement les choses ?

Ce livre n'est sans doute pas pure fiction.

C'est le livre d'un homme depuis longtemps engagé dans la lutte, lanceur d'alerte par sa plume et son militantisme, érudit (il écrit sous le haut patronage de Kafka, Baudelaire, Gheorghiu, Buzzati, excusez le du peu, et méticuleux, le style et la construction du récit sont impeccables. Le livre d'un grand humaniste éclairé héritier des Lumières du XVIII° siècle. A la folie destructrice et mortifère il nous invite nous dépouiller de notre morbidité pour la vie. Quelques soient les risques qu'il encourt.

Un homme libre vous-je.

Un homme indispensable.

Un livre comme un appel à la liberté contre la soumission contre le violence aveugle, à la paix heureuse contre les prophètes du malheur, au bonheur contre la souffrance, à la lumière contre les ténèbres, au courage de l'intelligence contre la lâcheté, à la vie contre la mort.

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