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20 août 2018

DAVID GOUDREAULT / LA BÊTE A SA MÈRE

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Ames sensibles , Bisounours indécrottables, vertueux gens de bien, s'abstenir !

 

Enfant, les services sociaux qui ne pensent pas mais appliquent une procédure l'ont arraché à sa mère parce qu'elle se suicidait souvent. Une mère qu'il n'aura de cesse de retrouver, jusqu'à l'obsession, c'est là toute l'histoire du livre. Recherche qui n'est que la longue dégringolade du héros, ou plutôt de l'anti héros. Mythomane, raciste, manipulateur, toxicomane, alcoolique, addictif au porno, masturbateur compulsif, escroc, voleur, pornographe, pervers, assassin pour finir, rien ne peut à priori nous faire trouver sympathique ce parfait looser. Qui explose dans des crises de violence pour se soulager, comme il se masturbe, comme il picole ou avale des amphés. Pourtant, au fil des pages, on ne peut pas s'empêcher de s'attacher à ce pauvre type fracassé de la vie. A ce blessé à mort par le manque de mère, par le manque d'amour. Il nous fait sourire aussi avec son humour parfois noir, avec ses références et citations littéraires plus qu'approximatives (Laurence Darabie poétesse maghrébine), avec ses citations et réflexions philosophiques plus qu'approximatives et biscornues, avec sa logique tordue et déconcertante.

 

Écrit dans une langue truculente farcie d'expressions québécoises (il y a un lexique en fin de volume), ce livre nous embringue dans une fuite avant désespérée, dans une descente aux enfers inexorable. C'est vertigineux. Une écriture inventive, colorée, poétique, d'un humour mordant. Une critique percutante de ce monde dur et sans pitié qui abandonne ses enfants perdus et les laisse devenir des bombes à fragmentation et à effet retard. Une écriture dure, juste et vraie, hyperréaliste. L'auteur, travailleur social, connait son sujet et nous livre une critique sans pitié du système. Il sait mettre en mots toutes les profondeurs obscures de la psyché humaine. Je n'aime pas particulièrement la littérature gore mais là, j'ai aimé et dévoré ce livre. Et pourtant il est souvent gore (le meurtre du chat, entre autres, quand même...).

 

Ce livre porteur d'une leçon d’humanisme. On ne nait pas bête, on le devient.

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