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20 avril 2018

ELENA FERRANTE / CELLE QUI FUIT ET CELLE QUI RESTE

Celle-qui-fuit-et-celle-qui-reste

Où l'on retrouve pour la troisième fois Elena et Lila, les amies infernales. Ce troisième volet de L'amie prodigieuse n'a rien à envier aux deux précédents.

 

On y retrouve la relation d'amour et de haine entre les deux filles qui frôlent la rupture à chaque page, leur lien excessif, trouble et troublé, pervers et souvent destructeur. L'une semble avoir réussi pendant que l'autre galère au fond d'une usine où elle est confrontée au harcèlement des hommes. Mais, au final, qui a tout réussi, laquelle a tout raté ? La réponse en semble pas évidente malgré les apparences. Elles partagent sinon la même misère sociale, du moins la même misère affective et sexuelle. Ce n'est pas seulement une saga mais aussi une réflexion sur les femmes, le couple, la sexualité, l'amour, les relations humaines, la maternité, la famille, l'explosion de la société et la révolte de l'individu.

 

Le tout sur le fond de la violence sanglante qui a agité l'Italie en pleine mutation dans less années de plomb, de luttes féministes, de combats politiques et sociaux. Pendant que les femmes se battent pour leur liberté et leur dignité, l'extrême gauche, les néo fascistes et les maffieux qu'il est parfois difficile de distinguer s'entretuent. Mai 68 passe par là mais on pressent que les choses ne vont pas racialement changer pour autant.

 

Ferrante signe là un livre où se mêlent étroitement les devenir de l'intime et du collectif dans un style classique et cru, une écriture subtile sur la cruauté du monde, la cruauté des hommes et des femmes, la cruauté des humilié(e)s qui se rebellent, la cruauté des ceux qui ont réussi mais qui n'ont jamais coupé avec leurs origines de misérables et violentes, un livre aussi haletant qu'un thriller. C'est une tragédie grecque aux accents shakespeariens dans laquelle le changement de statut social ne modifie pas la nature profonde d'êtres soumis à leur destin et y consentant par avance.

 

Une question en subsiste à la fin de ce troisième volet : est-ce donc ainsi que les hommes vivent ?

 

Un livre qui se termine sur tant d'interrogations que l'on n'a qu'une envie : se plonger dans le quatrième tome.

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