KATE ATKINSON / UNE VIE APRÈS L'AUTRE

 Novembre 1910. Naissance d'Ursula. Morte née, étranglée par le cordon ombilical.

Quelle vie aurait été la sienne si elle était morte à un an, à dix ans, à vingt ans, à trente, quarante, cinquante, soixante ans etc ?

Retour en arrière. Nouvelle naissance, nouvelle vie. La loi, oh combien nietzschéenne, de l'éternel retour.

Ursula nait, meurt, recommence jusqu'à la la dernière fois ? A voir, rien n'est moins sûr. A chaque recommencement, tout est différent et c'est toujours la même chose. Avec tous ces petits riens qui changent tout.

D'un jardin so british à Munich, au Berghof, de sa fascination pour Hitler ou son dégoût qui la conduit à le tuer, de la première guerre mondiale qu'elle traverse dans l'insouciance de l'enfance à la seconde qu'elle vit dans l'horreur des bombardements au dessus de Londres, d'un homme à un autre.

Dans son célibat ou dans son mariage avec un bel officier SS d'où naît une fille qui vivra ne vivra pas, mourra et quand et comment si elle meurt ?

Un véritable maelstrom qui nous entraine sans vous lâcher et que vous ne pouvez pas lâcher sous peine de vous y perdre. On s'y perd du reste, avec délices, contraint, comme l'héroïne, à des retours en arrière pour se retrouver. Et se perdre à nouveau.

Ce maudit livre, oh combien trépidant, ne vous laisse pas respirer, vous empêche de dormir. L'imagination de l'auteur, son machiavélisme dans le jeu qu'elle impose à tous ses personnages et à son lecteur, sa visible jouissance à nous déstabiliser, son talent de conteur, tout cela fait un livre haletant qui vous coupe le souffle.

A lire absolument, à relire tout aussi absolument. A la première lecture, forcément, on a raté des choses. Donc, il faut y revenir.

Éternel retour...