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6 septembre 2017

OLIVIER GUEZ / LA DISPARITION DE JOSEF MENGELE

La-disparition-de-Josef-Mengele


Josef Mengele, de sinistre mémoire. L'ange de la mort du camp d’Auschwitz. Qui n'a jamais reculé quand il fallait pratiquer l'horreur sur des êtres humains, simplement pour valider les théories racistes, eugénistes de son Führer dont il était du reste convaincu. Un être alexithymique, c'est à dire sans émotion ni sentiment, sauf vis à vis de lui-même. Qui mourra sans avoir prononcé une seule parole de regret ou de remord. Convaincu d'avoir fait son devoir de bon soldat allemand.

Pour faire un roman sur le médecin nazi il faut un sacré talent. Olivier Guez possède ce talent. Son livre pourrait se lire comme un thriller (réussi du reste) si ce n'était la personnalité du « héros » et le contexte. C'est « l'odyssée dantesque » de l'un des pires nazis qui a toujours échappé à ses poursuivants, longue errance de cache en cache, de changement d'identité en changement d'identité, soutenu par tout un réseau de nazis et la fortune familiale. Pour mourir, vieillard malade, misérable, solitaire, en 1979, sur une plage sud américaine. On éprouverait de la pitié pour ce banni de l'humanité s'il ne s'agissait pas de Mengele. Mengele qui ne comprend pas et vitupère contre un monde qui ne veut pas de lui. Mengele dont les os n'auront jamais de sépulture et serviront, banalement, comme sujet de travaux pratiques en fac de médecine.

Pour l'une des rares fois dans ma vie de lecteur, même si je connaissais la vie et la mort de Mengele, pris à fond dans ce roman, j'ai attendu, espéré, souhaité, désiré la mort du « héros ». Et quand enfin il est mort, je n'en suis pas soulagé pour autant.

Personne n'a pu être soulagé, content, satisfait de la mort de Mengele. Et au cas où nous l'aurions oublier, à longueur de pages, l'auteur nous rappelle que l'horreur est toujours prête à recouvrir l'humanité. En cela la mort de Mengele ou d'un autre ne peut pas nous soulager. Car Mengele et ses semblables ne sont pas inhumains, au contraire, ils sont comme nous humains, et dans ce qu'il peut y avoir de pire dans l’humanité quand elle plonge dans les ténèbres de « l'indicible banalité du mal ».

Voilà, au delà de l'histoire, ce que nous laisse ce livre une fois refermé.

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