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12 août 2017

LE PRÉDATEUR

exemple-de-dessin-vautour

 

 

La chance d'écrire !

 

La chance d'écrire ?

 

Ne me redis jamais ça !

 

Écrire, une chance !

 

Je n'ai pas choisi d'écrire. Je n'ai rien choisi moi. Je n'ai pas décidé, un matin au réveil, tiens, je vais écrire. Je n'ai pas davantage décidé d'écrire que d'être hérédo-syphilitique. Je n'ai pas eu le choix.

 

Je n'écris pas pour le plaisir d'écrire.

 

Mais ces mots et puis ces phrases plein la tête qui tournent à t'en faire exploser la boitte crânienne, il faut s'en débarrasser. Alors, on les jette, ou plutôt on les vomit, sur le papier. A en massacrer son clavier.

 

L'écriture est un prédateur à mâchoire de pitt bull. Elle mord la chair de sa proie et ne la lâche plus. Ce n'est pas pour la dévorer tout de suite. Ce n'est pas pour consommer sur place. C'est pour emporter, loin, au delà de l'inconnu.

 

Alors, au début, quand on est pris, on maquille le problème. On essaie d'adoucir les choses. Comme tout le monde, j'ai commencé par écrire des poèmes d'amour. Des poèmes guimauve, même si j'y mettais beaucoup de sexe. Et ça plaisait. Ça séduisait les midinettes quinquagénaires.

 

J'étais content ! J'étais reconnu, enfin, comme poète. Merveilleux ! Parce que les prédictions de mon prof de lettres au collège, étaient justes, terriblement justes. Vous voulez écrire ? Je pense que vous en avez le talent. Mais attendez-vous à être nié, dénié. Les familles aiment bien les poètes mais pas chez eux. Parce que la poésie ce n'est pas un métier vous comprenez ? J'ai compris très vite. Ils aimaient bien la poésie sur leurs étagères mais ne voulaient pas de ça chez eux.

 

Malédiction, le mal était fait. Je ne pouvais plus en sortir.

 

Donc, j'y reviens, je commence par de gentils poèmes d'amour avec juste assez de sexe pour exciter la lectrice. Ça a fonctionné quelques temps. Jusqu'à ce que je me demande ce que j'étais en train de foutre. Grosse crise existentielle. Je renonce à écrire. Mes manuscrits, direction poubelle. J'annonce publiquement et au plus grand nombre que pour moi, la poésie, c'est fini ! Bon, ce devait être très hystérique.

 

Et puis je recommence. Le prédateur ne lâche pas sa proie.

 

Mais je n'écris plus de poème sauce guimauve. Je crache, j'éructe, je dégueule, je pète, je chie poétiquement. Je sors mes tripes sur la table. Et tant pis si le public ne suit pas. J'ai des choses à sortir de mes burnes prêtes à éclater. Il faut que j'éjacule de l'écriture bon dieu !

 

Non, je n'ai pas le choix. On n'a jamais le choix d'écrire ou pas. On écrit comme d'autre ont du diabète ou du cholestérol. Ou sont alcooliques. Ce n'est du reste pas incompatible.

 

Je ne joue pas les poètes maudits, tu sais comme ceux qui sortent sur internet de la poésie alexandrine au kilomètre. Ils font juste leurs intéressants et finalement n'intéressent, mis à part leurs semblables, personne.

 

Mais ce que je viens de te dire

 

n'importe quel écrivain digne de ce nom te le dira.

 

Ce sont nos tripes nauséabondes que l'on pose sur le papier ouk de nos jour,sur lécran de l'ordinateur.

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