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11 août 2017

MICHEL SCHNEIDER / BAUDELAIRE LES ANNÉES PROFPONDES

Baudelaire-les-annees-profondes

 

 

Ce n'est une énième biographie de Baudelaire. Une étude scolastique et pédante de plus de son œuvre. C'est le livre d'un amoureux fou du poète et de l'homme Baudelaire.

 

L'auteur vise plus haut, plus loin. Il vise Baudelaire tel qu'en lui-même. Et il touche sa cible. Une analyse très fine, très subtile de cet insupportable génie. Et en toute modestie. Il connait son sujet à fond. Et il aime le personnage.

 

Baudelaire, ce grand inconnu est là. Baudelaire, comédien, tragédien, faux dandy (il y a trop de détestation de soi chez lui pour aimer son image), mythomane, qui ment pour mieux exprimer la vérité, qui ne se cache que pour mieux se montrer, Baudelaire vrai hystérique sans nul doute.

 

Baudelaire, ce fou d'image qui écrivit comme s'il peignait. Et aimait les peintres qui peignaient comme s'ils écrivaient.

 

Et qui ne sera jamais satisfait de ses « toiles ». Les mots comme les toiles ne traduisent jamais que le visible et jamais le réel ! Cet insaisissable réel que le poète ressent, regarde, mais ne peut pas traduire en mots.

 

Baudelaire qui aime les femmes, les désire parfois mais ne veut pas vraiment en tirer le plaisir qu'elles peuvent lui procurer. Voilà un Baudelaire non pas frigide, mais anorgasmique. Qui préfère le plaisir de développer la femme en lui aux voluptés brèves et décevantes de la chair. Baudelaire n'est pas un homme mais un homme qui tend à être la femme en lui.

 

Baudelaire bouleversé par l'esthétisme des églises comme par celui des bordels, par la beauté d'un soleil couchant et par la laideur sordide des rues des bas quartiers de Paris, amoureux des bourgeoises mais baisant des mendiantes et des putains. Baudelaire qui va chercher le beau et le vrai au fond des pires poubelles. « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or. »

 

Baudelaire qui ne pourra jamais aimer, jamais être aimé, jamais s'aimer pour avoir toute sa vie couru après l'amour de sa mère et ne l'avoir jamais trouvé.

 

Baudelaire qui s'est désespéré lui-même, qui a désespéré tous ceux qui l'aimaient et qui nous désespère encore.

 

Michel Schneider nous l'a mis à, presque, nu. Et si l'auteur avait réussi là où Baudelaire a échoué ? S'il avait réussi à peindre cet autoportrait quel Baudelaire a tenté en vain toute sa vie de tracer ?

 

J'ai envie de sous titrer le livre Auto portrait par un autre.

 

Les mots parfois font des miracles. Ceux e Michel Schneider ont accompli un prodige !

 

Tout amoureux de Baudelaire doit lire ce livre;

 

Absolument.

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