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2 juin 2017

PAYSAGE URBAIN

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A la terrasse d'un bar,

 

un jour à crever sous juillet, à trouver un drôle de goût à la bière sans mousse, à détester l'ensemble de l'humanité qui transpire à m'en donner la nausée, à ne plus ressentir le moindre frémissement de bandaison pour la fille d'à côté.

 

La ville.

 

Entre nulle part et ailleurs de nulle part.

 

Personne ne peut y naitre mais tout le monde y meurt.

 

Vieille pute allongée sur un béton sans herbe, sans fleur, sans arbre.

 

Dans la poussière grasse.

 

Piétinée sous un ciel sans soleil et sans pluie.

 

La ville,

 

couchée, jambes écartées, avec vue sur la béance vertigineuse de sa vieille chatte fatiguée, usée, dépouillée, d'avoir été trop limée par trop de bites mal lavées.

 

Une foule d'automates sort de sa bouche de métro pubienne pour lui dévorer le corps et déclencher un insupportable prurit généralisé.

 

Il s'en dégage comme une odeur de légumes pourris et de viande avariée. Comme une fragrance d’hospice de vieux et de pissotières de gare.

 

En un mot comme en cent, une vulve qui pue la mort mais qui excite encore les milliers de nécrophiles qui s'y branlent frénétiquement.

 

Tout cela

 

à en espérer une punition divine, un séisme qui détruirait tout.

 

Et une pluie de sel pour que rien, végétal, animal et humain, n'y repousse jamais.

 

Avant que les glaces éternelles recouvrent toute trace éventuelle de vie.

 

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