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29 avril 2017

SYLVIA PLATH

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On découvre à tout âge. Et aussi, surtout peut être en littérature. Et je viens de découvrir de grand poète Nord américain de la hauteur d'un Withman. Comme quoi les USA ne produisent pas que de la mal bouffe et du mauvais boire.

 

Née le 27 octobre 1932 à Jamaïca plan, banlieue de Boston, d'un père émigré allemand mort prématurément, elle a huit ans, et d'une mère autrichienne, elle est morte le 11 février 1963 à Londres. À la mort de son père, elle a ce mot : « je ne parlerai plus jamais à Dieu. » Ce premier drame la marque au fer rouge, et ce père mythique hante ensuite nombre de ses poèmes. C'est cette année là, enfant surdouée, qu'elle publie son premier poème. Brillante élève, très précoce en poésie, Sylvia décide dès l'adolescence de devenir écrivain.

 

Tout au long de sa vie, elle souffre de psychose maniaco-dépressive. Admise dans une institution psychiatrique elle semble montrer des signes de guérison satisfaisants, puisqu'elle termine brillamment ses études. Au cours de ses années universitaires, elle publie des poèmes, s'occupe d'une revue, participe aux fêtes et aux bals de la vie étudiante. Sa beauté et son humour lui valent d'être unanimement appréciée. Elle est toutefois constamment dubitative quant à son avenir et à sa vocation, son humeur oscillant de la plus grande joie au plus profond découragement : c'est à ce stade de sa vie qu'elle s'aperçoit à quel point elle est prise en étau entre le conformisme ambiant et l'impérieux besoin de liberté et d'indépendance qui l'anime.

 

En 1956 à Cambridge elle rencontre le poète Ted Hughes et l'épouse. C'est un coup de foudre. Le couple s'installe à Londres. Sa vie d'épouse, les soucis financiers et la dactylographie des manuscrits de Ted occupent Sylvia davantage que sa propre carrière. Après un séjour aux États Unis, le couple se sépare après la naissance de leur premier enfant. Cette séparation s'explique principalement du fait des troubles psychiatriques de Sylvia et de la liaison de Ted avec l'épouse d'un ami poète. Sylvia brûle alors des lettres et des manuscrits de Ted. Paradoxalement, cette période de colère et de désespoir est la plus productive de sa vie d'écrivain. Réinstallée à Londres, elle se suicide par le gaz le 11 février 1963.

 

Sylvia Plath a été le premier poète de l'histoire à se voir accorder le prix Pulitzer à titre posthume.

 

Même si les critiques ont réservé un accueil favorable au premier ouvrage de Sylvia Plath, The Colossus, on l'a aussi souvent dépeint comme trop conventionnel et dépourvu de l'intensité de ses œuvres ultérieures.

 

Les poèmes qui composent son recuei lAriel traduisent une rupture eu égard à ses œuvres précédentes, Sylvia Plath se positionnant alors clairement dans le courant littéraire américain du Confessionalisme. Il est probable que les enseignements du poète Robert Lowell ont joué un grand rôle dans cette évolution. Dans les pays anglophones, l'impact de la publication du recueil Ariel énorme, du fait de l'intensité des textes qui le composent, et qui décrivent sans fard la maladie mentale, notamment dans des poèmes à caractère autobiographique tels que Daddy et Lady Lazarus. A propose d'Ariel, publié en 1965, soit deux ans après la mort de l'auteur, Robert Lowell, écrivit :

 

« Ariel est un événement majeur de la littérature. Voici venue la fin des poétesses. »

 

C'est à dire la fin de la poésie féminine à la sauce guimauve que seule la société phallocrate du temps autorisait aux femmes. La naissance des poètes femmes, à égalité de talent et de reconnaissance avec leurs confrères masculins. La fin de leur cantonement dans le sentimentalisme.

 

 

 

Sylvia Plath est devenue une figure emblématique dans les pays anglophones. Les féministes voient en elle l'archétype du génie féminin écrasé par une société dominée par les hommes, les autres voyant surtout en elle une icône dont la poésie, en grande partie publiée après sa mort, fascine comme la bouleversante chronique de son suicide annoncé.

 

Je préfère et je partage cette seconde analyse même si je dénie pas la première, mais à trop courte vue à mon gré. On ne peut pas réduire le talent de Sylvia Plath au seul combat féministe. C'est entre autres, faire l'impasse sur sa maladie mentale qui imprègne toute son oeuvre. C'est l'amputée de cette composante essentielle.

 

Ariel exige une lecture et de nombreuses relectures attentives, un ressenti toujours plus subtil de sa profondeur.

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