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3 avril 2017

L'ENFANCE

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L'enfance.

 

Un long, très long tunnel.

 

Trop long pour y entrevoir la moindre lumière. Et dont on sait d'instinct qu'il débouche sur le noir absolu du néant.

 

Un tunnel sans espoir où ne vivent que les créatures cauchemardesques des peurs, des angoisses, des terreurs. Rempli de diables, de démons et autres créatures maléfiques dont on sait par avance que la plus maléfique de toutes, c'est soi.

 

L'enfance.

Ce n'est qu'un interminable soir de malheur imminent où l'on seul retrouve seul dans l'obscurité, abandonné de tous, face à ce vide, à ce néant où les sanglots s'étouffent, où les larmes se noient dans un silence de plomb fondu qui vous inonde le coeur.

 

L'enfance n'est que l'heure effrayante du sommeil, celle où le cœur bat comme des lames de couteau affolées qui vous torturent dans la solitude atroce, celle qui n'est pas des rêves mais où sonne la cloche funèbre du cauchemar éternel.

 

L'enfance c'est le long supplice d'une descente en spirale à l'envers aux enfers et qui n'en finit jamais, même avec le jour qui se lève. Les aurores de l'enfance ont des allures de crépuscule d'hiver.

 

Même le soleil radieux d'un matin d'été reste désespérant. Il ne peut y avoir d'autre couleur que le gris d'un lac sous la pluie qui coule, à l'infini, d'un ciel bouché.

 

C'est une main qui vous serre pour mieux vous pousser quand vous allez tomber dans un trou comme la gueule puante d'une créature qui vous demande de l'appeler maman et qui vous sourit en affûtant ses crocs de carnassière infanticide.

 

Rien que l'attente qui tourne au ralenti dans les dimanches sans fin, l'attente que l'on sait d'avance sans espoir, mais on attend quand même ce qui ne viendra pas et que l'on ne saurait pas définir.

 

L'enfance c'est une blessure que rien ni personne ne pourra un jour cicatriser, toujours béante, saignante, pleurant entre ses lèvres les baisers absents, les caresses avortées et la main qui brûlera les joues jusqu'à la fin des temps.

 

L'enfance, un gémissement continu de petit animal né meurtri jusqu'au fond des os et qui se cache dans les épines qui font son lit.

 

En tentant comme il peut de survivre contre la mort qui n'en veut pas.

 

Ah ! Laissez-moi rire de vos paradis de l'enfance.

 

Ou plutôt laissez-moi en pleurer.

 

Tous les enfants nés dans l'année sont des enfants morts avant l'année.

 

Il n'y a pas d'enfant heureux.

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