LE SIÈGE DE L'ÂME ÉLOGE DE LA SODOMIE
Grâce au ciel, ou plutôt bien malgré le ciel, il reste des auteurs comme Claude Guillon, admirable érudit au style spirituel, à l'insolence joyeuse et à la liberté de ton et de dire absolue. Il nous livre là une merveilleuse fantaisie littéraire en mode majeur, « érosophique », anti théiste, en nous chantant, en nous glorifiant devrais-je dire, le corps. Le corps éclectique révélé au sens quasi religieux du terme, révélé dans la luxure, définie comme plaisir contre dieu. La sodomie, objet de sa dissertation, sa vie, son œuvre, théologique, mythologique, philosophie, poétique à en être parfois mystique.
L'auteur nous y invite à repenser nos rapports avec la chair et les relation entre la chair et la psyché, à réhabiliter le plaisir comme une dépense partagée, à réintroduire le merveilleux dans l'érotisme.
Rabelais lui-même n'aurait point renier ce petit traitéthéologico-hédoniste contre la résurgence des morales infectes et infâmes, contre l'ordre morale puant qui revient. Contre tout ce qui contraint le corps et l'esprit.
Revenant aux leçons de Plutarque, il nous présente la sodomie comme le moyen privilégié d'exalter la féminité et de nous mener, hommes et femmes ensemble, à l'école de la grâce.
Un vrai petit bijou trouvé il y a quelques années dans ma librairie lilloise préférée que j'ai dégusté avec le plaisir du fin gourmet sensuel et littéraire que je crois être.