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14 janvier 2017

LE DOIGT

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Si je lève le doigt, ce n'est pas pour demander à la maîtresse d'aller faire pipi. Je n'ai pas envie de pisser et j'ai passé, oh combien, l'âge d'en demander l'autorisation.

 

Si je le lève, ce n'est pas pour te doigter le bénitier petite sœur. Tu n'as nul besoin de mes services digitaux, tu te débrouilles très bien toute seule, comme une grande, quand je suis absent dans un sommeil trop grand.

 

Ce n'est pas non plus pour me curer le nez de quelques chiures gênantes.

 

Ni pour me gratter l'anus.

 

Il en est qui lèvent le poing rageur. Marxistes, maoïstes, trotskystes et autres ultra gauches qui prêchent dans la violence verbale voire plus, la révolution tout de suite pour des lendemains qui chantent. Des lendemains qui saignent au nom de la cité heureuse. D'autres levèrent le bras et ça ne valaient pas mieux. Je n'aime pas les révolutions.

 

Moi, je ne lève qu'un doigt, le majeur.

 

Je lève le doigt, le majeur de la main gauche précisément, parce que c'est la main du diable, la main avec laquelle on doit se laver le cul et ne pas manger, la sinistre.

 

C'est le doigt de je vous emmerde, travail, famille, patrie, religion, démocratie, amour de l'humanité, prophètes de sagesse, gourous du bonheur à perpétuité, grands maîtres de la raison, princes de ce monde.

 

Le doigt de l'insurgé perpétuel, du rebelle éternel, de la chair d'anarchiste, du gibier de potence, du botteur des fesses de la vertu, et de la morale, qui fout sur la gueule des gens de bien, des bien pensants, des vertueux, des bouffonneries ecclésiastiques même de laïcité,

 

qui crache sur tout ce que l'on faut aimer, qui embrasse tout ce qu'il faut détester. Par principe.

 

C'est le doigt de l'athée total, absolu, qui ne croit ni en dieu, ni en diable, ni en l'homme, ni en la femme avenir de l'homme, ni aux droits de l'homme, ni en l'égalité, ni en la fraternité, ni en la liberté. Trop de crimes justifiés par l'humanisme, les causes justes et les justes causes pour lesquelles je ne signe jamais aucune pétition.

 

Le doigt qui dénie à la justice des hommes et à celle de dieux le droit de juger et de condamner l'assassin ou de punir le pêcheur. Un signe signe de haine pour les prisons, qu'elles soient les geôles de la justice ou celles de l'intelligence ou encore celles de l'artiste. Un signe de haine pour les confessionnaux où les gens de foi viennent chercher les coups de fouet qu'ils attendent pour se sentir moins sales.

 

Le doigt qui dit non et qui n'y renonce pas. Qui refuse catégoriquement la moindre intrusion, la plus petite ingérence dans sa vie et dans celle de l'autre, la servitude volontaire (ni dieu ni maitre), la mise à genoux d'un homme devant un autre dont il baisera la main, devant un dieu vivant ou non dont il embrassera les fesses.

 

Non, à l’hygiène de l'esprit et à la police des rapports sexuels.

 

Le doigt qui ne veut vivre que de musique, loin de ce que l'on appelle la poésie et la littérature. Et qui ne sont que tromperies marchandes d'illusions,

 

Le doigt vengeur contre l'absurdité de vivre, dressé comme une bite en érection et qui court fatalement vers la débandade généralisée, vers l'ultime éjaculation, mais qui s'en fout juste le temps d'un orgasme.

 

Le doigt

 

qui dit oui à la révolte, oui à la création, oui au sexe, oui à l'amour fugace et volatile, oui aux bains de mer au soleil et aux marches à minuit, en ville, sous la pluie, oui aux ivresses nocturnes au cul des bouteilles ou à la chatte inondée des filles, au bonheur de dormir en plein jour contre ses amis après une nuit de beuverie,

 

oui à la volupté de la solitude bienheureuse, à l'onanisme jouissif, aux tempêtes de la passion dans les draps de l'hiver,

 

à la vertu du jouir, à la morale de l'égoïsme, à l'indécence d'un moment de bonheur dans un malheur mondialisé, à la santé dans un monde malades, à la satiété au milieu des crève la faim, à l'éclat de rire à une messe de funérailles,

 

oui, à la désobéissance, à l'insolence, à l'irrespect des lois, de la vieillesse, de la bonne éducation, des bonnes manières, qui font d'un grand singe inconscient et heureux, un humain frustré et névrosé.

 

Mon doigt levé, comme un pet, comme un rot,

 

comme ce cri au milieu des sourds et muets,

 

oui à cette vieille chienne pelée galeuse,

 

oui à la vie jusqu'à la mort.

 

Puisque de vivre, il faudra en crever.

 

Malédiction.

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