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30 octobre 2016

WALT WHITMAN

Whitman naît 31 mai 1819 dans une ferme près de l'actuelle South Huntington, à Long Island. C'est le second d'une fratrie de neuf. La famille va s'installer à Brooklyn en 1823 où il est scolarisé pendant six ans seulement. Puis il devient apprenti imprimeur. C'est là tout son cursus scolaire. Après deux ans d'apprentissage, il devient typographe et apprend à lire en composant des textes écrits par d'autres. Il lit Homère, Dante et Shakespeare

Mais il lit Homère, Dante et Shakespeare. Il arrête l’école à l’âge de 11 ans, devient typographe Il rédige en outre des articles comme pigiste pour des magazines populaires et écrivit des discours politiques. En 1840 il participa à la campagne du candidat à la présidence Martin Van Buren.

Après deux ans d'apprentissage, Whitman travaille à New York dans différents ateliers d'imprimerie. En 1835 qu'il revient à Long Island en tant qu'instituteur. Où il fonde et édite le journal The Long-Islander dans sa ville de Huntington en 1838et 1839. Il continue d'enseigner à Long Island jusqu'en 1841, date à laquelle il retourna à New York s'établir comme imprimeur et journaliste.

 Les discours politiques écrits par Whitman attirent l'attention de la société du Tammany Hall et il y travaille comme rédacteur de nombreuses publications au succès éphémère. Pendant la guerre du Texas, il soutient la guerre contre le Mexique et vante la supériorité militaire des États Unis. Licencié pour avoir soutenu l'extension de l'esclavage à l'Ouest, il tente sans succès de fonder un journal et va de petits boulots en petits boulots. C'est à la Nouvelle Orléans qu'il commence à écrire des poèmes puis publie des nouvelles en 1841. C'est le début de son activité littéraire qui va prendre le pas sur toutes les autres.En 1842 il publie The Child's Champion considéré comme le le plus important de ses premiers ouvrages. Dans cette nouvelle, il développe le principe qui le tiendra à cœur toute sa vie, le profond pouvoir rédempteur de l'amour.

 La première édition de Feuilles d'herbe fut auto-publiée en 1855, l'année même où le père de Whitman meurt. Composé de douze longs poèmes sans titre, le recueil passe inaperçu. En 1856, il en publie une seconde édition avec vingt poèmes supplémentaires et une lettre de félicitations de Ralph Waldo Emerson qui y voit l'émergence d'une poésie nord américaine affranchie de l'influence européenne.

Après la guerre de Sécession, Walt Whitman est engagé au Department de l'Intérieur . Lorsque James Harlan, le secrétaire de l'Intérieur découvre que Whitman était l'auteur du scandaleux Leaves of Grass, il le congédie sur-le-champ.

La sixième édition, en 1881 est plus volumineuse que les précédentes. Whitman commence à être connu et vend son recueil à un grand nombre d'exemplaires. Elle est traduite en français par Jules Laforgues sous le titre Feuilles d'herbe. Un an plus tard, il rencontre Oscar Wilde. Cela mérite d'être souligné. J'eusse aimé entendre ce qu'ils se sont dit ces deux là.

Il meurt le 26 mars 1892 et est inhumé au cimetière d'Harleigh, dans une tombe qu'il avait conçue et sur laquelle sont gravés ces vers :

Mes deux pieds sont tenonnés et mortaisés dans le granit
Je ris de ce que vous appelez dissolution
Et je connais l'amplitude du temps



On ne peut passer sous silence son homosexualité qui imprègne son œuvre. Cette facette de sa personnalité est trop souvent occultée lorsqu'on présente son œuvre qui en est pourtant totalement imprégnée même dans ses accents plus guerriers, politiques ou sociaux. Ses descriptions du corps masculin (Song of Myself, c'est-à-dire Ballade de moi-même) sont particulièrement crues et quasi masturbatoires. Il célèbre ses idéaux de camaraderie virile. Camaraderie virile intense qui le comble pendant la guerre de Sécession et au cours de laquelle il fait converger homosexualité et démocratie. Il voit dans l'amour homosexuel la colonne vertébrale d'une forme supérieure de démocratie, le contre poids d'une démocratie américaine qu'il considère matérialiste et vulgaire.

En dépit des témoignages de ses amis poètes tels George Sylvester Viereck et Edward Carpenter, qui tous abondent confirment que Walt Whitman n'eut pas que de simples penchants homosexuels refoulés mais était bien homosexuel,. On peut par exemple mentionner sa relation présumée avec Bill Duckett.

Il faut dire que lui-même fut parfois très ambivalent quant à son homosexualité encore une fois révélée. Il a fait preuve de la plus grande indignation devant des textes qui abordaient, et sûrement moins librement que lui par la suite, ce thème là. Il a loué la chasteté et condamné la masturbation. Mais ces poèmes, même s'il féminise parfois le masculin, reflètent sa véritable et profonde orientation sexuelle qu'il ne devait pas si bien assumer puisqu'il s'invente six enfants naturels pour corriger sa réputation !

Dans les années 1970, les mouvements d'émancipation des homosexuels feront de lui leur chantre en se référant à ses idées subversives et inverties et en le comparant à Jean Genêt avec lequel il partage l'amour des jeunes garçons.

Quoiqu'il en soit de sa sexualité, Walt Whitman avec Emily Dickinson reste l'un des deux piliers de la poésie américaine du XIX° siècle. Ils en sont les fondateurs de la poésie américaine. Whitman évoque dans des vers libres l'Amérique de tous les jours, l'Amérique du travail, des hommes ordinaires. L'intelligence de son verbe, la répétition et son débit sans emphase à effet hypnotique font la puissance de sa poésie qu'on ne devrait jamais lire qu'à haute voix pour en ressentir tout le message, toute la force du quasi mysticisme charnel, matérialiste. C'est un poète qui chauffe, qui éructe, qui siffle et s’époumone comme une machine à vapeur. Il fait rarement froid dans les poèmes de Whitman. Il n'est pas polaire, mais totalement solaire, extraordinairement solaire pour un américain né dans le puritanisme anglo-saxon. Il se fait toujours photographier en bras de chemise, col ouvert largement sur la poitrine et qu'importe la température extérieure il faudra bien qu'elle se règle sur le sang du bonhomme. Il est vrai que jusqu'à qu'il souffre de troubles cardiaques, cet infatigable marcheur a eu une santé de fer, voire d'airain. Car Whitman marche et réfléchit ensuite et ensuite encore écrit. Et le vers de Whitman comme son auteur, marche, flâne, dialogue avec lui-même, danse au ras du sol loin des cimes inaccessibles et déploie finalement une énergie qui nous épuise. On finit par avoir du mal à suivre ses déambulations tant par leur rythme que par leur sincérité.

Tous les poètes américains se réclament encore aujourd'hui de lui. Il a fortement influencé les symbolistes français. A mon avis, son influence perdure. Tous les poètes, de tous les pays, du moins à leurs débuts, ont écrit, écrivent, écriront plus ou moins, à la Whitman. Ses feuilles d'herbe ont été lues avec dévotion dans le monde entier. Les vers de Feuilles d'herbe sont libres, fluides, coulants, rien jamais n'y accroche, même pas une difficulté de compréhension. Si la mer y est toujours présente, il n'y a jamais de tempête, d'ouragan, de vague déchaînée. Des vers qui érotisent le monde entier, y compris la mort. Là fut peut être le scandale, bien davantage que son homosexualité. Car Whitman n'est pas un poète érotique, il est l'érotisme incarné, respirant, marchant, buvant, mangeant, baisant, nageant dans une eau glacée et se réchauffant dans les bras de son partenaire aquatique. Chez lui, le sexe dans toutes ses expressions est au fond la seule vérité de l'humanité. Feuilles d'herbe sera jugé livre obscène et immoral et sera interdit à la vente par le procureur général à la quatrième édition. Livre d'autant obscène et immoral qu'il est éminemment autobiographique.

Il reste le premier chantre de la démocratie, le poète de la liberté, et peut être à son insu de la liberté sexuelle, de la liberté de jouir. C'est aussi le poète du peuple, de la plèbe laborieuse qu'il aime, qu'il aime charnellement, avec sa sueur, sa crasse et au milieu de la quelle il aime se trouver. Il achète sa première maison dans un quartier ouvrier de Camden, refusant les propositions dans les quartiers bourgeois. Cet anti intellectuel anarchisant teinté de marxisme se réclame d'un art populaire, accessible, par l'émotion qu'il provoque, même au plus simple des hommes. Il est là aussi précurseur de tous les mouvements qui au siècle suivant ont voulu « la culture populaire », beau rêve s'il en fut malheureusement étouffé par ce qu'ils appellent le manque de crédit.

Whitman lui ne court ni après l'agent ni après la gloire. Il garde toute sa vie le contact avec la vie populaire quotidienne qu'il partage.

Il est finalement toujours impossible d'échapper à ce diable d'américain !

Œuvres

Poésie

Feuilles d'herbe (1855-1891) Comme un oiseau puissant sur ses libres ailes et autres poèmes (1872)

Deux ruisseaux (1876)

Poèmes et proses inédits (1921)

Ô Capitaine, mon capitaine!

Chanson sur moi

Prose

Franklin Evans ou l'Alcoolique, roman, (1842)

Départ à Paumanok (1855)

Perspectives démocratiques (1871)

Echantillons de jours et recueils (1882-1883)

Rameaux de novembre (1888)

Voyage au Canada (1904)

Correspondance avec Anne Gilchrist (1918)

La Moisson des forces (1920)

L'Atelier de Walt Whitman (1928)

Je m'assois et regarde (1932)

Texte sur la guerre civile (1933)



 

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